La CEDEAO a franchi une étape majeure vers l’intégration touristique régionale en amorçant l’harmonisation du classement des établissements d’hébergement touristique dans l’espace communautaire. Du 8 au 11 juillet à Cotonou, des experts venus de onze pays membres se sont réunis pour poser les bases d’un système de classification unifié, visant à garantir des standards de qualité homogènes dans l’ensemble de la région.
Un classement commun pour des services homogènes
L’objectif est clair : renforcer la qualité des services offerts dans les hôtels, auberges, motels, écolodges ou appart’hôtels de l’Afrique de l’Ouest, tout en rassurant les voyageurs et en offrant des repères fiables aux investisseurs. Ce chantier s’inscrit dans le cadre de la stratégie ECOTOUR 2019–2029, qui ambitionne de positionner l’Afrique de l’Ouest comme une destination touristique durable, compétitive et intégrée. Les travaux ont porté sur des critères fondamentaux tels que le confort, la sécurité, l’accessibilité, la durabilité environnementale et la signalétique. À travers cette initiative, la CEDEAO entend offrir aux visiteurs une expérience cohérente, quel que soit le pays visité.
Un cadre réglementaire régional et une mise en œuvre inclusive
Cette grille de classement harmonisée s’appuie sur le règlement régional C.REG.2/07/23. Sa mise en œuvre, prévue dans les mois à venir, sera accompagnée d’actions de formation, de vulgarisation et de sensibilisation. À noter que le processus sera gratuit pour les établissements (hors coûts liés à la fabrication des panonceaux de classement), afin d’encourager une large adhésion. Le Dr Tony Luka Elumelu, représentant la Commission de la CEDEAO, a souligné l’importance stratégique de cette harmonisation pour construire une industrie touristique régionale crédible. Il a salué la participation active des fédérations professionnelles, dont la FENITOURCI (Côte d’Ivoire), qui ont plaidé en faveur d’une application rapide sur le terrain. Parmi les recommandations phares figurent la création d’un prix régional annuel de l’excellence touristique et l’instauration d’un mécanisme national de suivi dans chaque État membre, afin d’assurer la pérennité du système.
Une gouvernance technique structurée et participative
Le processus est piloté par l’ECOSHAM, le Système ouest-africain de normalisation, qui s’appuie sur onze comités thématiques. Le THC 6, en charge du tourisme, veille à une approche inclusive intégrant experts techniques, représentants étatiques et opérateurs privés.

À cet égard, l’intervention de Diomandé Mamadou, président de la Fédération nationale de l’industrie touristique de Côte d’Ivoire, a marqué les esprits :
« Une CEDEAO touristique ne peut exister sans normes claires, communes et exigeantes. Il en va de la crédibilité de notre industrie face aux standards internationaux. »
Un message fort, salué par les membres du comité, qui ont souligné le rôle croissant et constructif des acteurs privés dans la définition des politiques régionales.
Vers une “Destination CEDEAO” forte et crédible
La cérémonie de clôture, présidée par Lassane KABORE, Directeur de l’Industrie à la CEDEAO, a mis en lumière « le sérieux des échanges et l’esprit constructif » qui ont caractérisé les travaux. Il a tenu à remercier l’ensemble des délégations pour leur engagement et la qualité du dialogue interétatique. Dans une atmosphère conviviale et tournée vers l’avenir, les participants ont quitté Cotonou portés par une conviction commune : l’Afrique de l’Ouest a le potentiel pour devenir une destination touristique de référence, à condition de parler d’une seule voix et de garantir une qualité de service alignée sur les standards internationaux.
Parfait AMANI
