Analyse – Par la Rédaction de REPTHOCI.NET
Tout est parti d’un post devenu viral sur les réseaux sociaux. Jean Bonin, communicant et amoureux du tourisme local, y exprimait sa profonde déception après une visite aux anciens locaux de Côte d’Ivoire Tourisme (CIT) au Plateau. « Comment promouvoir la beauté du pays si l’agence chargée de cette mission ne reflète pas elle-même l’excellence qu’elle prône ? », s’interrogeait-il, photos et constat à l’appui.
Le ton était ferme, mais l’intention claire : interpeller pour améliorer, non pour dénigrer. En bon citoyen, Jean Bonin plaidait pour une cohérence entre le discours et la vitrine institutionnelle du tourisme ivoirien.
Une réaction rapide et élégante
Moins de 24 heures après cette publication, la Direction Générale de Côte d’Ivoire Tourisme, par la voix de son Directeur Général, Mme Malékah Mourad-Condé, a réagi avec une ouverture exemplaire. Plutôt que de se défendre par communiqué ou de se murer dans le silence, elle a tout simplement invité l’auteur du post à venir échanger directement avec elle, au nouveau siège de l’institution, à Cocody Ambassade, derrière la Banque Mondiale. Un geste rare, salué par de nombreux observateurs : une administration qui choisit le dialogue plutôt que la confrontation, la transparence plutôt que la justification.
De la critique à la rencontre

La rencontre a eu lieu le lundi 6 octobre. Accueilli à 11h59 dans un bâtiment flambant neuf, Jean Bonin découvre des locaux modernes, lumineux, soigneusement aménagés — bien loin du tableau sombre qu’il avait dépeint quelques jours plus tôt. Pendant plus de deux heures d’échanges, la Directrice Générale et son équipe, notamment M

me Kocola, responsable de la communication, ont présenté la nouvelle vision de CIT et les défis auxquels le secteur reste confronté : coordination institutionnelle, implication des acteurs locaux, culture touristique à renforcer chez les populations. La DG reconnaît, avec franchise, une faute de communication : aucune signalétique ne mentionnait encore le déménagement, laissant croire que l’ancien siège était abandonné.
Une reconnaissance lucide, loin de toute posture défensive.
Une leçon de gouvernance participative
Au terme de cette rencontre, l’auteur de la critique repart convaincu : Côte d’Ivoire Tourisme a pris un tournant décisif. Il salue une dirigeante « passionnée, humble et déterminée à faire bouger les lignes », une équipe consciente que le tourisme « ne se décrète pas, mais se construit collectivement ». Cet épisode illustre à merveille une nouvelle approche de la gouvernance publique : écouter les citoyens, expliquer les actions, corriger les incompréhensions et avancer ensemble. Une démarche d’autant plus importante que l’image du pays est au cœur de la stratégie de développement touristique. En répondant avec respect et pédagogie, Côte d’Ivoire Tourisme montre que la promotion d’une destination commence aussi par la qualité du dialogue entre institutions et citoyens.
Une institution en mouvement
Au-delà de cette rencontre symbolique, CIT poursuit sa transformation. Installée désormais dans un cadre moderne et fonctionnel, l’agence affine sa stratégie de valorisation du « Made in Côte d’Ivoire », du tourisme intérieur et de la coopération avec les collectivités locales. Les nouveaux bureaux de Cocody ne sont donc pas qu’un changement d’adresse : ils représentent un changement d’époque pour l’office national chargé de vendre l’image de la Côte d’Ivoire au monde.
Un message fort pour le secteur

Cette séquence, en apparence anodine, constitue en réalité une véritable leçon de communication publique. Elle rappelle que le dialogue citoyen, même critique, peut être un moteur de progrès. Elle démontre également que certaines administrations ivoiriennes sont capables de réactivité et de modernité dans la gestion de leur image nationale. En répondant à la critique par l’ouverture, Côte d’Ivoire Tourisme redonne confiance. Et en reconnaissant ses défis, elle se montre plus crédible encore dans sa mission de promotion du pays. Au lieu d’un bras de fer, cet épisode a donné lieu à une belle illustration de ce que devrait être la gouvernance à l’ivoirienne : humaine, réactive et tournée vers l’intérêt collectif. Côte d’Ivoire Tourisme sort renforcée de cette interpellation publique, non parce qu’elle est parfaite, mais parce qu’elle a su écouter, dialoguer et corriger. Et c’est précisément cette attitude qui donne envie du pays.
REPTHOCI.NET

De la critique au dialogue.
Un geste encore plus humain.